Maison CFC

Les dépaysages de Caribaï par R. P. Turine dans La Libre Belgique du 13 juin 2018

LA JEUNE FEMME EST MODESTE, DISCRÈTE, visage
balayé par un beau sourire, elle regarde son exposition
comme on scrute qui l’on est au-delà des mots,
des images. Et c’est engageant. Engageant pour le visiteur
qui découvre son travail et vient à elle comme on
découvre l’inédit, le “pas vu, pas pris”.
L’entrée en cette peinture énergique aux accents
frappés d’Asie se fait ici à travers voiles et voilures et la
transparence inhérente à ces papiers/tissus légers
qu’impriment de bleus, de gris, des fragments de peintures,
se fait en douceur, presque en toute discrétion.
On est surpris d’entrée de jeu et c’est bon signe. Si
bon signe d’ailleurs que, de surprise en surprise, on
sera vite convaincu d’avoir affaire là à un ouvrage qui
vous tape dans l’oeil… de n’être point tape-à-l’oeil pour
un sou.
L’espace blanc, ample, large, de la galerie sied
comme un gant de velours à ces peintures, modestes
ou monumentales, qui chantent, elles aussi, l’espace,
les sommets, les gouffres, les espaces à nu.