Lire Lolita à Téhéran | Hommage au mouvement Femme. Vie. Liberté

« Lorsque toute possibilité d'action semble vous avoir été enlevée, la moindre ouverture devient une incroyable délivrance. » (A. Nafisi) 

Une lecture-événement en collaboration avec le Collectif des Belgo-Iraniens : quinze lecteurs et lectrices se relaieront pour une lecture d'extraits du roman Lire Lolita à Téhéran (Azar Nafisi, Éd. Plon, 2004). Ce moment collectif sera accompagné de musique ainsi que d'une dégustation de thé et de gâteaux iraniens.

Lire Lolita à Téhéran ? Un rêve ? Une gageure ? Une provocation ? Une planche de salut ?

Alors qu'elle enseigne la littérature à l'université de la République islamique de Téhéran, Azar Nafisi refuse de porter le voile. Les autorités iraniennes l'excluent des amphithéâtres.
C'était en 1981. C'est aujourd'hui.

Alors, à l'abri des regards et des interdits, Azar réunit des étudiantes dans l'intimité de son salon. Avant d'y entrer, elles s'arrêtent, craignant les représailles.
« Il n'y a pas d'homme dans la maison. Tu peux enlever ça. »
Elles enlèvent leurs longues robes noires et leurs foulards pour dévoiler leurs chevelures, les couleurs vives de leurs tee-shirts, leurs jeans moulants. Pour les mettre en confiance, Azar a mis un rouge à lèvres vif. 

Par le biais de la littérature, elles accèdent clandestinement à un univers où la sensualité et la liberté ne sont pas tabous, où la tyrannie et l'arbitraire n'ont pas droit de cité, où elles peuvent, elles aussi, se raconter. 
« Nous avons lu Nabokov à Téhéran envers et contre tout. »

Écouter Azar Nafisi Lire Lolita à Téhéran, c'est se rappeler que « la vraie démocratie n'existe pas sans la liberté d'imagination ».

(Pascale Toussaint)