Conrad Detrez : Ludo, Les Plumes du coq et L'Herbe à brûler

Une rencontre avec Clément Dessy, chercheur et maître d’enseignement à l’ULB et Antonio Moyano, écrivain.

« En 1978, L’Herbe à brûler se voit octroyer le prix Renaudot. La même année, Patrick Modiano reçoit le Goncourt pour Rues des boutiques obscures et Georges Pérec le Médicis pour La Vie mode d’emploi. Le voisinage est prestigieux, et pourtant, Detrez n’a pas bénéficié d’une postérité comparable. Sa mort en 1985, à l’âge de 47 ans, d’une maladie dont on n’emploie pas encore souvent le nom en France - certaine presse attribuera sa mort à une leucémie -, ne lui a pas non plus conféré cette aura, celle qui entoure les artistes trop tôt disparus. Il ne figure donc pas aux côtés d’un Hervé Guibert, d’un Cyril Collard, d’un Jacques Demy ou d’un Bernard-Marie Koltès. […] Son œuvre et son parcours ont tout pour attiser la curiosité des lecteurs d’aujourd’hui : voyage, exotisme, engagement politique, action révolutionnaire, spiritualité, mysticisme, sensualité, homoérotisme… Toutes ces dimensions s’entremêlent dans son œuvre. On peinerait à retrouver en sa marginalité le reflet de la société belge de son temps. Il finira pourtant par incarner les aspirations d’une jeunesse en porte-à-faux avec les injonctions du pouvoir et de la tradition. » (Clément Dessy, extrait de la Postface)

Les trois volumes sont édités dans la collection « Espace Nord ».